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29 juillet 2012

Batman, the dark night rises

 

 

Le genre : the dark right nows

La note : 5-

 

film américano-britannique de Christopher Nolan

avec Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hathaway

 

Marqué à sa sortie par la tuerie de Denver, le film de Christopher Nolan semble être un miroir de la violence de nos sociétés. Spectaculaire et réaliste, l'ultime épisode prend ses distances avec le Batman des origines et est plus sombre et plus pessimiste que jamais, nous plongeant dans un Gotham apocalyptique.

 

The dark night rises devra une partie de sa notoriété à, hélas, l'épouvantable massacre perpétré dans le multiplex de Denver, où pendant une première du film, un certain Holmes, masqué pour mieux passer inaperçu parmi les fans, a abattu de sang-froid une douzaine de personne et blessé des dizaines d'autres. Ce n'est pas le premier massacre du genre dans une Amérique qui en connaît toute une série, mais le crime a choqué l'Amérique, qui entame une réflexion sur elle-même. La faute aux films violents, ou aux armes à feu ? Beaucoup d'Européens comme moi argueraient de la responsabilité des armes à feu en comparant le taux de mort par balles outre-atlantique et ici. Les jeux vidéos et les films sont plus des exutoires pour évacuer cette violence de nos sociétés qui ont tendance en réalité à se pacifier. Mais c'est sans compter sur la mentalité des Américains héritée d'une histoire faite de conquêtes : Hollywood et le 2e Amendement ancrent profondément cette culture et je n'arrive pas à croire que la série noire s'arrêtera, malheureusement, tant que les milieux "pro-gun" n'auront pas été eux-mêmes profondément affectés et demeureront arc-boutés sur la défense de leur droit à l'autodéfense.

 

Le multiplexe de la tuerie

 

Mais revenons sur l'autre série noire qui nous intéresse, à savoir Batman, troisième épisode de Christopher Nolan, certainement l'un des plus menaçants et les plus destructeurs de tous. Batman alias Wayne doit affronter un personnage mystérieux mais d'une violence et d'une rancœur inouïe : Bane. Reflet des craintes de l'Amérique post- 11 septembre, plongé dans la crise économique et consciente de son déclin, le Gotham de 2012, tel un mauvais présage maya, est une ville de fin du monde.

 

 Le réalisateur s'est-il amusé dans le mode catastrophe de Sin City pour tourner son film ?

 

Avec la pègre derrière les barreaux et des projets d'énergie propre pour la planète, le monde de Batman était pourtant sur le point d'atteindre le stade de cité idéale et parfaite, d'arriver à « la fin de l'histoire » au sens d'un Fukuyama qui avait prédit l'avènement de la démocratie dans le monde entier dans les années 90. Au final, ce film semble présager plutôt le « conflit de civilisations », vision d'ailleurs approuvée par le dessinateur de la série Frank Miller, néoconservateur assumé et revendiqué. Sans le savoir, la ville imaginaire (probablement en fait une réplique de New-York) est en réalité plus vulnérable que jamais, ses héros sont soit disparus (le procureur Dent) soit reniés (Batman). Celui-ci se retrouve lui-même en bien mauvaise posture, tour à tour reclus chez lui, déprimé, blessé, ruiné, vaincu, exilé, emprisonné, torturé psychologiquement. En effet, la ville est infiltrée par Bane et ses agents lorsque ceux-ci attaquent la bourse et le stade de Base-Ball qu'ils font s'effondrer. Que de symboles. Le danger devient existentiel lorsque le réacteur à fusion nucléaire devant servir au Projet Energies Propres (!) est bidouillé pour exploser prochainement et raser la ville. Par-dessus le marché, la ville est prise en otage et en proie au chaos. Bref, tout va si mal que l'on se dit que même si la ville est sauvée, elle restera en bien piteux état...

 

Je suis Dark Bane, et mon pote c'est Vador

 

Je dois avouer que, n'ayant pas vu le dernier épisode, j'ai mis un certain temps à raccrocher les morceaux et à rentrer dans l'histoire, à identifier les différents personnages, anciens et nouveaux. C'est donc un peu de ma faute, mais tout de même, j'ai été très étonné de constater que tout ce qui entourait Batman, tout ce qui faisait son « masque » en somme, était négligé : j'ai été presque surpris en voyant un moment des chauves-souris tellement ces éléments de référence sont rares. Finalement, c'est Gotham qui est au centre de cette histoire. Et celle-ci est sujette à une interminable succession de catastrophes, de bagarres, d'échanges d'états-d'âmes et de vilenies du grand méchant du film, véritable caricature sur patte, brute épaisse et sans pitié. On essaie malgré tout d'expliquer par des flash-back, son passé dans une prison d'Afrique de l'Ouest dans laquelle Batman se retrouve un peu plus tard, et d'où on ne s'évade pas paraît-il... (Mouais, malgré tout, la prison est une passoire, comme on peut le constater dans le film...) Le tout est rythmé par une musique répétitive au possible pour accompagner une histoire tout aussi redondante, basée sur des violons qui nous rejouent en boucle la même mélodie dramatique... Je ne suis déjà pas un grand fan des comics à la Marvel adaptés sur grand écran, que je regarde en général par goût du spectacle. Là, c'était trop. Ressorti de là, j'ai eu mal au crâne, me disant que finalement, avec le Joker dans la version Burton, on s'amusait déjà un peu plus.

 

"Oh, je vous manque ?" 

 

Bref, du blockbuster un peu trop formaté à mon goût, doublé d'une morale sécuritaire et d'un regard angoissé sur le monde d'aujourd'hui (bien que partiellement juste). Allez, un bon point quand même à Anne Hathaway pour la voleuse ambiguë la belle Sélina Kyle...

 

Tant qu'elle ronronne...

 

 Un petit bonus pour rigoler un petit coup : un site qui tourne en dérision la prestation de Marion Cotillard...
http://peopledyinglikemarioncotillard.tumblr.com/

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Commentaires
B
Excuse-moi, mais je pense que tu commets plusieurs erreurs majeures dans ta critique. Tout d'abord prend garde aux noms : Batman évolue dans la ville de Gotham, et non pas Bentham qui, lui, a plutôt fait dans la philosophie anglaise au XVIe siècle. <br /> <br /> Deuxièmement, il est quand même regrettable de juger la qualité scénaristique de ce troisième opus sans avoir pris la peine de regarder le second volet, qui constitue l'articulation majeure de la trilogie. De même, le visionnage du Begins et de Dark Knight auraient, je pense, fourni le quota de chauves-souris, capes et batmobiles, que tu sembles tant rechercher dans l'ultime épisode. Enfin, il t'aurait peut-être permis de mieux cerner la psychologie du Batman que s'est efforcer de construire Nolan au cours de ces sept dernières années. <br /> <br /> Quant à Miller, et s'il a effectivement adopté une posture bien plus conservatrice désormais, je t'invite à dépasser le simple article paru dans le Monde, et d'aller directement lire les comics (Dark Night Returns, Year One) qu'il a réalisé dans la seconde moitié des années 80 pour voir qu'il n'a pas toujours été aussi tranché et beaucoup plus contestataire avant d'entamer sa série des Sin City et sombrer dans l'argumentation qu'il défend aujourd'hui. <br /> <br /> Si je ne peux critiquer ton sentiment concernant Dark Knight Rises, car après tout l'appréciation d'un film reste subjective, je reproche néanmoins le manque d'infos qui auraient été nécessaire pour la rédaction de ton article. Pour utiliser une image un peu parlante concernant une autre trilogie que tu connais certainement, ce serait comme réaliser une critique du Retour du Roi, sans avoir ni lu ou vu les deux précédent volets, et s'étonner du manque de relief de Frodon, dont on ne comprendrait finalement peu ou pas les motivations à détruire un anneau en or. L’exagération est là j'en suis conscient, mais je te fais simplement part de ma vision de la chose. Je mets à contribution la rubrique commentaire, finalement ! ;-)
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