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2 octobre 2012

Rebelle


Film américain de Brenda Chapman et Mark Andrews
Sortie le 1er août 2012
avec Kelly MacDonald,  Billy Connolly, Emma Thompson

 

Le genre : feu follet pixar 

La note : 7

 

Les studios Pixar, avec Rebelle, de l'Anglais Savage, fait une incursion en Ecosse et offre une belle vitrine artistique et musicale de cette contrée celtique à l'époque médiévale, teintée pourtant d'une morale libérale et moderne. Mais attention à ne pas s'y méprendre : le fantôme de Steve Jobs rôde, et le classicisme de la narration revient à grand galop.

 

Bon, un nouveau Pixar. Moi, probablement un peu rebelle dans l'âme, j'ai pris l'habitude de me méfier de ces animations virevoltantes mais m'ont laissé sur un sentiment de saturation pour les productions suivantes à 1001 pattes. Entre ennui (je me suis endormi devant Cars), et scepticisme (Là-haut, Wall-E), je dois confesser que je me suis laissé aller à un certain « à quoi bon ? ».

 

De plus, la récupération de thèmes ultraconsensuels et donc ultravendeurs tels que l'écologie ou la critique de la société de consommation par un grand empire cinématographique qui repose sur celle-ci, a tendance, excusez-moi, à me faire rire jaune. Là, c'est encore plus fort, on veut récupérer la rébellion. Je me suis dit que non, trop, c'était trop, que je n'irais pas le voir. 

 

Deux choses m'y ont poussé malgré tout. Premièrement : mon interrogation précisément sur le traitement de la « rébellion ». Après tout, il peut être intéressant de savoir quelles sont les valeurs de la rébellion véhiculées par le mass media de notre époque.
Deuxièmement, j'y suis allé pour la musique, et peut-être plus largement pour l'ambiance. En effet, j'ai appris que de la musique typiquement écossaise était utilisée dans la production, et notamment certains titres interprétés par Julie Fowlis, chanteuse folk écossaise à la voix sublime et que j'aurai l'honneur de voir en concert en novembre prochain à proximité de Stuttgart. Je vous renvois à quelques liens pour vous donner une idée de son talent :

http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=JdO-JqtDPTw&feature=endscreen

http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=Fb8AVVlAltk&feature=endscreen

 

Ce qu'elle est Julie...

 

 

Donc, je vous l’avoue, ma corde celtique a vibré et je suis allé juger par moi-même de cette histoire de princesse écossaise qui refusait de devenir reine et de prendre époux. Au lieu d'accepter son destin, Merina préfère truander et fouiner avec la complicité de ses trois filous de petits frères, elle aime faire des promenades en cheval dans la nature, et tirer à l'arc. En opposition radicale avec sa mère, la reine Elinor, qui fait venir prétendants des clans alliés pour garantir l'unité du royaume, elle fuit son destin et recourt à la magie pour changer les événements. Mais évidemment, le sortilège prévu tourne en maléfice et rien ne se passe comme prévu...

 

Saluons d'emblée les deux points forts du film. Tout d'abord, comme je viens de le dire, la musique. Cornemuses, flûtes, chants viennent rythmer l'histoire avec bonheur et nous plongent dans l'ambiance de l'Ecosse du Moyen-Age. La réalisation a fait semble-t-il un vrai effort d'immersion en cherchant des groupes de musique celtique. Je regrète simplement que, ayant vu la version française, les chansons aient été aussi doublées...

 

J'ai envie de faire la même remarque pour le deuxième point fort : la réalisation visuelle. Il est incontestable que le film est très beau visuellement. Il paraît que les techniciens ont poussé les prouesses techniques au-delà de leurs limites avec les cheveux de l'héroine, son cheval, etc. Bien, soit. Je dois simplement dire que pour ma part, les paysages, décors, l'animation des personnages, m'ont satisfait. Le film est aussi un hommage assumé à Steve Jobs, d'ailleurs explicite dans le générique de fin sur fond de feu follet. A noter aussi une scène amusante pendant laquelle la marmite de la sorcière joue le rôle de répondeur téléphonique. Et tant pis si les mauvaises langues (comme moi) se plaindront de la perte d'authenticité...

Pourquoi cet hommage ? Il ne faut pas oublier que Steve Jobs a racheté le département d'animation de Pixar dans les années 80 à un certain... Georges Lucas. En effet, la princesse Merina aurait peut-être pu être une princesse Leia. Cependant, le réalisateur de la Guerre des Etoiles se trouvait être endetté après quelques échecs commerciaux méconnus (tels que Labyrinthe) et a dû revendre cette branche d'effets spéciaux. Bonne pioche en tout cas pour Jobs, quand on connaît le succès de la suite.

 

 

 

 

Un conflit mère/fille...

 

 

Bon, trêve de commentaires là-dessus, sachant que je ne laisserai jamais les techniciens s'approprier le monopole de la qualité d'un film. Or, venant-en à la narration. Je dois dire que l'ouverture du film et, disons, la première demi-heure du film, m'ont véritablement transporté. J'ai trouvé l'ambiance très particulière, agréable et inspirant le mythe. La scène des feux follets notamment est à cet égard particulièrement réussie et aurait dû être le point de départ d'une quête, d'un voyage merveilleux après la fuite du château et de l'univers oppressant des prétendants et de la cour.

 

Las ! Tous ces éléments originaux (les feux follets, la sorcière, la légende des quatre rois) demeureront au rang de figurants et l'on ne cessera désormais plus, tout au long de l'histoire, d'effectuer des va-et-vient entre le château et le cercle de pierres, de gesticuler dans tous les sens le long des couloirs, de beugler à tout bout de champ pour occuper la dernière demi-heure et couper court à cette invite à la légende et à l'imaginaire. Le thème de la métamorphose, fortement présent dans les légendes celtiques, ne perturbe pas ici outre mesure. Même celles présentes dans Shrek, pourtant satirique, sont plus marquantes. En bref, quel dommage ! Tout le potentiel était là, et vous êtes passés à côté. A retravailler, Messieurs dames.

 

Ah, pour ne pas oublier la problématique de départ tout de même : et la rébellion dans tout ça ? Bof, rien de bien révolutionnaire en fin de compte. Certes, on tranche une fois de plus avec la morale réac' des Disney « classiques », mais les valeurs véhiculées par la rébellion sont en fait celles de notre époque : liberté dans le mariage, responsabilité individuelle, féminisme... Merina est, paraît-il, la première héroine d'un film d'animation de Pixar et me fait penser à la Blanche-Neige nouvelle génération, dont j'avais fais un commentaire il y a quelques semaines. Bref, une remise à jour des vieux disques... Mais gardons-nous quand même de moquer trop vite cette tendance : peut-être que de l'autre côté de l'Atlantique est-ce réellement engagé, dans une société où le puritanisme est encore profondément ancré dans la société.

 

Un dernier pour la route : http://www.youtube.com/watch?v=dDdi6bn06bo&feature=endscreen&NR=1

 

Petite révélation : qui est cette doubleuse de la voix française ?

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Commentaires
C
Hello, <br /> <br /> J'ai adoré. Le meilleur film d'animation depuis des années.
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